|
|
|||
|
'Introduction.
|
xxxiij
|
||
|
|
|||
|
Nicolet, le premier comme aboyeur, le second comme arlequin le théâtre des Associés représentait hardiment le répertoire classique, les tragédies de Voltaire et les drames de Diderot ou de Saurin ; à la vérité, ces œuvres, interprétées d'une façon grossière par des histrions de bas étage, n'étaient plus guère reconnaissables, mais il semble que la Comédie-Française eût dû se montrer plus scrupuleuse et ne pas permettre qu'on ridiculisât de la sorte, en plein Paris, des ouvrages qui sont l'honneur de la littérature française (i).
En 1778, M. Lenoir, lieutenant-général de police, voulant rendre quelque animation à la foire Saint-Laurent que, depuis la suppression de l'Opéra-Co-mique, les petits spectacles avaient abandonnée pour la foire Saint-Ovide, autorisa Louis Lécluze de Thilloy, ancien acteur de l'Opéra-Comique, à y ouvrir un théâtre où devaient être représentées des piéces dans le genre poissard, et enjoignit en même temps aux entrepreneurs forains d'avoir à s'y réinstaller, désormais, pendant la
(i) Dans son Histoire des Petits Tliidtres, I, 56, Brazier nous a conservé le texte d'une lettre écrite aux comédiens français par l'un des directeurs de ce théâtre pour les inviter à une représentation de Zaïre: «Meffieurs, je donne-roi demain dimanche une repréfentation de Zaïre; je vous prie d'être allez bons pour y envoyer une députation de votre illuftre compagnie, et fi vous reconnoiffez la pièce de Voltaire après l'avoir vue repréfcntée par mes acteurs, je confens i mériter votre blâme et m'engage à ne jamais la faire rejouer fur mon théâtre. » Brazier ajoute ensuite : « Lekain et Préville et quelquesuns de leurs camarades allèrent voir jouer Zaïre chez le fleur Sallé. Ils y rirent tant que, le lendemain, ils lui écrivirent qu'à l'avenir les comédiens françois lui permettoient de jouer toutes les tragédies du répertoire. »
Sp. c
|
|||
|
|
|||